Biodiversité non classé

Petites histoires naturelles, le pélican brun.

 

Ce grand oiseau avait pratiquement disparu de nos rivages en raison d’une chasse trop intensive…Depuis quelques années, on le rencontre de plus en plus fréquemment à Gand-Rivière et au Carbet où il se sent à l’aise. Plus récemment, quelques spécimens fréquentent la marina du François. Roland Marraud des Grottes, de la SEPANMAR nous dévoile ici les habitudes de cet oiseau surprenant.

 

Le pélican brun (Pelecanus occidentalis) est également appelé Grand Gosier dans certaines îles. Son nom anglais est brown pelican. Son nom espagnol est pelicano pardo.Il fait partie de la famille des Pélécanidés, qui compte huit espèces. Seul le pélican brun fréquente la MARTINIQUE.

Description : Cet oiseau mesure 1 mètre de haut, parfois davantage, pour une envergure d’environ 2 mètres. Massif, il arbore un grand bec avec une poche gulaire extensible sous la mandibule inférieure. Un crochet est situé au bout de la mandibule supérieure. Le plumage est brun foncé avec la calotte jaune, la tête et le cou pâles. Les pattes sont courtes et les pieds palmés. Les deux sexes sont semblables.

Alimentation : Le pélican brun se nourrit essentiellement de poissons qu’il pêche dans la mer. A l’occasion il peut avaler des crustacés, vers et déchets organiques, voire des restes d’animaux morts, et même parfois les jeunes pélicans, affaiblis ou blessés, des nids voisins.

Pour attraper les poissons qu’il repère en vol il plonge dans l’eau, parfois d’assez haut. Sous l’eau il utilise sa poche gulaire comme une véritable épuisette : il l’ouvre en grand en écartant les bords latéraux. Il attrape ainsi quelques poissons, referme son bec, en le verrouillant avec le crochet de la mandibule supérieure, et remonte à la surface.

En plus des poissons la poche est remplie d’eau, jusqu’à 13 litres. Cette eau s’élimine par des fuites sur le bord du bec. Parfois le pélican a attrapé trop de poissons et ne parvient pas à décoller, il va devoir en rejeter quelques-uns. Il est de temps en temps harcelé par d’autres oiseaux, notamment des mouettes, qui cherchent à récupérer une partie de sa pêche. Il peut boire de l’eau salée. Des glandes situées sur la partie antérieure des yeux vont lui permettre d’expulser le sel.

Aire de répartition et habitat : Le pélican brun fréquente les côtes de l’Amérique du Nord, Centrale et du Sud, ainsi que les Antilles et les îles Galapagos (environ 6 sous-espèces sont répertoriées).

Il était autrefois fréquent dans les Petites Antilles françaises. Avec sa taille massive et son vol lent et lourd il représentait un beau coup de fusil. De plus sa graisse a des qualités souveraines pour les rhumatismes, sciatiques et arthrites. Il avait donc été quasiment éradiqué de ces îles.

Depuis 1989 il est protégé, ce qui a permis aux populations de se reconstituer. Animal erratique le pélican brun a donc pu revenir progressivement dans les Antilles françaises. Depuis plusieurs années il est de retour en MARTINIQUE. Le pélican brun se rencontre en bordure de mer, près des eaux côtières où il se nourrit. Il se pose un peu partout, sur les rochers, les embarcations, les haubans des voiliers.

Reproduction :La plupart des observateurs s’accordent à reconnaître que le pélican brun ne niche pas en MARTINIQUE. La période de reproduction est le printemps, elle peut commencer en février et se terminer en août.

Pendant cette période, les colonies de pélicans bruns s’agitent et chaque mâle tente de trouver compagne. Celle-ci n’accepte son prétendant qu’après une longue gestuelle de séduction très codée. L’accouplement, souvent laborieux, se tient sur l’emplacement du futur nid qui sera construit par la femelle, le mâle fournissant les matériaux nécessaires.

Le nid est une plate-forme grossière faite de branchettes, avec un tapis de feuilles. Il peut être à même le sol, ou sur les falaises, ou occasionnellement dans un arbre. La femelle pond deux à trois gros œufs. Les deux parents assurent la couvaison et l’incubation, qui durent entre 28 et 35 jours. Après la naissance, les parents assurent la subsistance de leur progéniture. Les petits affamés viennent quelquefois se nourrir directement dans le sac gulaire du pélican qui leur apporte 3 à 6 kilos de poissons par jour.

Méfiants lorsqu’ils couvent, les pélicans surveillent avec la même vigilance leurs nouveau-nés qu’ils gardent près du nid et à portée de bec. C’est seulement pendant les 11 semaines qui précèdent le grand départ des petits que les parents protègent les jeunes. Ensuite, ces derniers sont livrés à eux-mêmes. Les pélicans bruns sont sexuellement matures vers 3-4 ans.

Particularités : Le pélican brun vit surtout en mer, en plein soleil. De plus il plonge pour pêcher. Il subit donc la morsure tant du sel que du soleil. Pour se protéger il va s’enduire d’un liquide spécial. Chaque jour, entre deux séances de plongée, il lisse ses ailes et avec maintes contorsions épand sur chacune de ses plumes une sécrétion protectrice qu’il recueille de son bec sur la glande uropygienne, située près de son croupion.

Statut et menaces :

Le pélican brun est protégé en MARTINIQUE, c’est-à-dire que sont interdits la destruction ou l’enlèvement, la mutilation, la naturalisation ou, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente ou leur achat. Le pélican brun est menacé par les pesticides et métaux lourds, ainsi que le plastique, ingérés par ses proies. Ces produits toxiques vont notamment fragiliser la coquille des œufs.De même il est parfois accroché par des hameçons de pêche.

Texte et photos (pélican en vol)  Roland MARRAUD des GROTTES – autres photos Vincent LEMOINE

« La SEPANMAR intervient en séances pédagogiques auprès de tous les publics, notamment les scolaires, en vue de faire connaître et respecter la biodiversité de la Martinique. CONTACT Roland MARRAUD des GROTTES 06 96 45 29 78 ou mail rdesgrottes@wanadoo.fr  »

Bibliographie :

  • Révérend Père Robert PINCHON : Faune des Antilles françaises – Les oiseaux – 2ème édition 1976
  • Edouard BENITO-ESPINAL et Patricia HAUCASTEL : Les oiseaux des Antilles et leur nid – Petites et Grandes Antilles – 2003
  • Herbert RAFFAELE – James WILEY – Orlando GARRIDO – Allan KEITH – Janis RAFFAELE : – Birds of the West Indies – 2003
  • David ALLEN SIBLEY : Le guide SIBLEY des oiseaux de l’Est de l’AMERIQUE du NORD – 2006
  • National Geographic : Guide d’identification des oiseaux de l’Amérique du Nord – 3ème édition – 2002
  • WIKIPEDIA
  • Site internet : oiseaux.net
  • Site internet : zoom-nature.fr
  • Site internet : oiseaux-birds.com/fiche-pelican-brun.html

 

 

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