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La forêt des Volcans de Martinique, forêt d’exception…

Le 4 juillet prochain les forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet, regroupées dans l’appellation “Forêt des Volcans de Martinique” recevront le label national “Forêt d’Exception” au cours d’une cérémonie officielle à Cœur Bouliki(1).

La “Forêt des Volcans de Martinique” est la première forêt en outre-mer à recevoir ce label !

Par la majesté de ces forêts et leur présence imposante au nord de notre île, le néophyte sait reconnaître au premier regard leur caractère exceptionnel ! La reconnaissance de ce caractère par le label national indique qu’elles recèlent encore plus de richesses qu’elles n’en laissent paraître. En effet, ce label, selon Hélène Legendre, cheffe du projet Forêt d’Exception au sein de l’Office National des Forêts de  Martinique, « récompense le caractère exceptionnel d’une forêt en termes de patrimoine naturel, culturel et historique, il reconnaît également la bonne gestion d’un territoire forestier et la bonne concertation de tous les acteurs d’un territoire. » Ce label national a été créé par l’ONF, en cohérence avec sa politique de développement durable des forêts domaniales : Il « distingue l’excellence de la gestion des forêts reconnues pour leur patrimoine unique en termes d’histoire, de paysages, de biodiversité ou de bois de grande valeur »

En effet, la Forêt des Volcans de Martinique présente une biodiversité exceptionnelle sur un domaine de 9313 ha situé en relief volcanique.

Il y  a toujours des zones complètement sauvages et selon Hélène Legendre, « Il y a des secteurs de réserve biologique intégrale, ce sont des secteurs qui sont protégés, il n’y a pas d’action de l’homme, même au niveau de la gestion ». Et puis ces forêts de la Montagne Pelée et du Carbet ont un statut historique particulier puisque elles sont héritières du domaine royal, puis des forêts coloniales, aujourd’hui forêts publiques, elles n’ont jamais appartenues à des particuliers. Ce sont des forêts territorialo-domaniales, un statut propre aux outremers. Elles sont en outre situées sur des zones d’un volcanisme spécifique.

Un projet de territoire, une gouvernance partagée

Le dossier du projet de labellisation a été proposé par l’ONF au comité national d’orientation (un jury composé de scientifiques des ministères de l’agriculture et de l’écologie, d’experts en aménagement du territoire, d’experts de la culture et du tourisme). Mais en réalité ce projet date de 2012. Tous les acteurs du territoire forestier se sont réunis,  aujourd’hui le comité de pilotage de ce projet compte 32 membres.  Il y a eu un protocole d’accord en 2014, ce document énumère les orientations stratégiques qui seront mise en place, puis un contrat de projet signé en 2018 qui énumère 19 actions concrètes à mettre en œuvre.

« Quatre orientations stratégiques ont été définies par les acteurs du projet :

Connaître et mettre en valeur la biodiversité, les ressources naturelles et les différents patrimoines de la Forêt des Volcans de Martinique (diversification des essences dans le peuplement forestier et développement des techniques en génie écologique)

Inscrire dans la durée un projet de développement local afin d’assurer un lien durable entre la forêt, le territoire martiniquais et ses acteurs (développement de l’agroforesterie)

Structurer et améliorer l’accueil de tous les publics et faire de ces massifs un levier du développement du tourisme vert en Martinique (réaménagement de l’aire d’accueil de l’Alma)

Promouvoir l’identité du massif en s’appuyant sur son patrimoine et la notion de multifonctionnalité de la forêt tropicale (sensibilisation au développement durable et diffusion des connaissances) »

Patrick Falcone, adjoint au directeur général de l’ONF viendra remettre ce label à la Forêt des Volcans de Martinique en présence des représentants des différents acteurs du projet( 2), qui assureront une gouvernance partagées de ces massifs forestiers d’exception.

Nathalie Laulé  

(1) Cœur Bouliki, dans la vallée de la Rivière Blanche est inscrit à l’inventaire des sites remarquables depuis 1989.

(2)La CTM, l’ONF, le PNM, la DEAL, l’ODE, Cap Nord, la CACEM, les dix-neuf communes concernées, l’Université des Antilles ainsi que des experts scientifiques.

 

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