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Jardin créole partagé des Trois-Îlets

La commune des Trois-Îlets est sur le point de semer les premières espèces potagères dans leur tout nouveau «Jardin créole partagé» conçu à l’attention des habitants du bourg. Visite du site avec Flaurence Joseph-Louisia, chargée de développement social au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la commune et José Henderson animateur socioculturel.

En quoi consiste le projet du jardin créole partagé des Trois-Îlets ?

La ville des Trois-Îlets a mis à la disposition des habitants une parcelle de plus de 700 m2, afin qu’ils puissent se réapproprier les savoirs des jardins créoles traditionnels aux Antilles. Que ce soit pour des raisons alimentaires, médicinales ou pour la décoration, nos anciens avaient toujours un bout de terre pour répondre aux besoins de la famille.

Quels sont les objectifs du projet ?

Le jardin créole est le support qui a été choisi pour renforcer les liens sociaux et intergénérationnels et permettre aux gens d’être acteurs de leur vie. Se réapproprier ces savoirs, en termes de culture et tout ce qui gravite autour de celle-ci, dans un travail de transmission.

Avec ce projet, nous répondons aussi à la problématique contextuelle du chlordéconne, où la réaction de la population est de s’éloigner des produits locaux. Pour ce faire, nous assurons la non contamination du terrain qui est mis à disposition, notamment par des analyses du sol. Le jardin permettra donc à la population de ne pas se détacher du terroir et des produits adaptés à notre géographie selon les saisons, pour le plus grand bien de notre organisme.

Terrain du futur jardin créole partagé des Trois-Îlets

Comment est né le projet ?

Au départ le projet visait à renforcer l’autonomie, les espaces de rencontres et le lien social de nos seniors. Lors des réunions de concertation, la majorité des participants étaient des retraités. Par la suite, nous nous sommes dit, que ce serait bien de ne pas cantonner ce projet aux seniors et que nous devions l’ouvrir à tous, afin de favoriser le lien intergénérationnel. Le jardin créole est le support qui a été choisi, mais ça aurait très bien pu être autre chose.

Combien de personnes peuvent s’inscrire ?

Lors de la mise en place du projet, nous avions limité le nombre d’inscriptions à 80, mais finalement, pour ne pas brider personne, l’inscription est ouverte à tous ceux qui voudront s’impliquer. On veut créer de la dynamique sur ce terrain. Les participants y viendront pour apprendre et pourront par la suite mettre en place le concept dans leur quartier. Selon le taux de participation et l’engouement, d’autres terrains pourront être mis à la disposition des habitants. Et pourquoi pas un jardin par quartier ? Nous venons tout juste de commencer la communication au niveau de la ville et on a déjà 20 inscriptions.

Fosse servant à recueillir l’eau de pluie

Est-ce que la parcelle sera séparée selon le nombre de personnes inscrites ?

Pour ce projet, tout le monde s’occupe de la parcelle collectivement. On partage le jardin créole. Nous voulons faire de ce terrain, un lieu d’apprentissage et de transmission de connaissances.

Par contre, l’année dernière, nous avons poussé les résidents du SMHLM Terrailles à se mettre en association. De cette association découle un projet de jardins familiaux pour faire des parcelles individuelles pour les familles. Nous voulons accompagner tous ceux qui souhaitent, dans cette dynamique, démultiplier les jardins, qu’ils soient familiaux ou collectifs, sur une base d’apprentissage.

Qu’est ce que l’inscription implique ?

L’inscription au projet est totalement gratuite, mais la personne inscrite doit être présente une matinée par semaine minimum selon ses disponibilités. Toutefois, pour que le projet puisse fonctionner convenablement, une organisation est proposée. Les participants auront à leur disposition cinq jardiniers qui feront l’interface entre les participants et la CCAS, pour faire remonter l’information jusqu’à nous. De cette façon les doléances, les besoins, etc., pourront être entendus. Et puis, au moins une fois par trimestre, des réunions de concertation seront prévues. Il y aura aussi des ateliers hebdomadaires collectifs animés par Monsieur Olivier Careme, ingénieur agronome, qui nous appuie dans ce projet.

Andain de branchages récupérés pour en faire du compost

Ces ateliers, quels sont-ils ?

Les ateliers s’inscrivent dans cette démarche d’apprentissage. Par exemple, comment s’alimenter de manière équilibrée, apprendre à faire le compost, bien choisir les produits à cultiver, etc. Parce que même si c’est tout le groupe qui décide de la façon dont se déroulera leur projet, les décisions seront prises à la lumière du professionnel. Par exemple, les gens voulaient planter des christophines et le professionnel a expliqué que compte tenu du climat aux Trois-Îlets, les christophines risqueraient de ne pas grandir suffisamment et de rester toutes petites. On doit s’adapter au lieu, au climat, et aux différents paramètres environnementaux pour le choix des produits.

Qu’en est-il de l’avancement du projet ?

L’année dernière nous avons commencé à parler du projet aux associations de seniors. Nous avions aussi consulté les agriculteurs des Trois-îlets et un certain nombre de professionnels. Nous avons dû trouver un terrain approprié ainsi que du financement. Et puis il y a eu la conférence des financeurs de la CTM et nous avons reçu la subvention. Au début du mois de mars de cette année, nous avons commencé à préparer le terrain. Il y a eu le défrichage, une fosse a été creusée pour la récupération de l’eau de pluie et les branchages ont été mis en tas pour en faire du compost. Dès la première rencontre sur le terrain, qui aura lieu le 17 mars prochain, nous débuterons la plantation !

Propos recueillis par Mariska Desmarquis


Centre communale d’action Sociale des Trois-Îlets
Site internet : https://www.villedestroisilets.com/sample-page/vie-sociale/ccas
Courriel : secretariat@mairie-trois-ilets.fr
Téléphone : 0596 68 31

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