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Poésie: Un hymne à la Terre Mère…

Les poètes deviennent rares dans nos temps bouleversés…Faisons une pause pour lire ce beau texte de Jean-Jacques Milland écrit sur les rivages de Saint Martin.

 

« Arche » de Jean-Jacques Milland

Ces cieux, toit des forges sous-marines

Envolent les âmes lassées de leur cage

Et l’air immense et son chœur de ballerines

Poursuit sa danse libre et sans âge

 

La mère de la mer aux ondes originelles

Dit ses mots tendres, effrayants et blancs

Ses vagues s’abandonnent à l’élan maternel

Poudreuses, perlées elles déroulent leur chant

 

Vents, mer, astres, piliers de ce temple brut

Soufflez, enflez, explosez, accouchez

Désirez, vibrez par un céleste rut

Vos enfants aux fronts francs et laiteux

Libéreront de ses affres ce monde encore vieux

 

Tropiques sublimes, créations sensuelles

Frères des montagnes et des lointains déserts

Sacrés, crachés d’une bouche éternelle

Diamants, zéphyrs bien aimés de la terre

Abris d’âmes fondues chutant dans l’abîme

D’ailes brisées coutumières des cimes

Votre temps flotte, abolit les chimères

 

Chants inouïs, cris insondables des proies

Fer de lance de l’âme, pointe d’esprit

Les ors de ce monde se pressent sur un roi

Etouffé, réveillé, le voilà qui prie

Le futur est une VIEILLE femme sans histoire

La prière, une monnaie sans mémoire

 

Les temps se déchirent et se dévorent

Les armures inutiles scintillent, vides

Hardis, hommes aux racines de poudre, livides

De son écharpe, l’amie ultime, fidèle trésor

Vous accueille en son sein sourd et vide

Les mots s’effacent, ni dessein ni sort

 

Mer, infatigable musicienne

Cette féminité consolatrice

Cette mélodie abstraite, fais les miennes

50 pieds au cordeau, mousse ! oh !  hisse !

Vastes espaces, visions aériennes

Sur l’avidité vaine, dansent, se réjouissent.

 

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