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Noël Cicalini de l’association Martinique Access’Île

Voyager en situation de handicap n’est pas toujours aisé, Noël Cicalini, lui même en fauteuil roulant, en sait quelque chose. Président de l’association Access’Île, il travaille depuis de nombreuses années dans le but facilité l’accessibilité des personnes handicapées sur l’île. En 2016, lauréat d’un appel à projets pour l’Economie Sociale et Solidaire, il a rédigé un guide de voyage axé sur les besoins de ce public.

Comment vous est venue l’idée de créer un guide de voyage pour les personnes handicapées ?

Je suis dans le tourisme handicap depuis plusieurs années et développe des partenariats locaux et externes pour ce secteur de tourisme. Il y a de plus en plus de demandes, mais la communication dans ce secteur d’activité n’est pas suffisante. En 2016, le département de l’Economie Solidaire et Sociale (ESS) de la DIECCTE Martinique et le Ministère des outre-mer ont lancé un appel à projets dont j’ai été lauréat. Mon projet avait comme objectif de présenter un guide touristique, pensé et expérimenté, pour les personnes en situation de handicap physique, mais aussi avec handicap sensitif et mental. Le guide est disponible en version française et anglaise puisque maintenant je reçois aussi des gens des États-Unis.

Où le guide est-il disponible ?

Le guide est disponible au Comité Martiniquais du Tourisme, ainsi qu’à leurs bureaux de New York, Montréal et Paris. J’ai aussi des contacts qui me suivent sur internet et des agents de voyage qui me commandent les guides que je leur fais parvenir par courrier. Éventuellement, ils seront aussi disponibles à la Librairie Antillaise.

Pourquoi avez-vous commencé à travailler dans le secteur du tourisme handicap ?

Je suis un ancien sportif et lorsque j’ai arrêté le sport de haut niveau, il y a une vingtaine d’années, je me suis installé en Martinique pour m’initier à la plongée, puisqu’au Carbet il y a un centre qui fait de la rééducation pour initier les personnes handicapées à la plongée. Je suis venu pour faire ma formation et j’ai découvert qu’il y avait un attrait touristique intéressant pour cette destination et je me suis donc formé comme organisateur de voyage.

Par la suite, en 2005, il y a eu le label français du tourisme handicap qui a été mis en place pour l’égalité des chances. Pour que toutes personnes aient accès à la culture, aux loisirs, etc. En Martinique, il y a eu une demande pour que des gens se forment à l’évaluation des lieux. J’ai répondu à l’appel, fait quelques formations et avec le Comité Martiniquais du Tourisme nous avons commencé à labelliser des hébergements. Ce label existe aussi pour les restaurateurs. À ce moment je me suis dit que c’était bien de labelliser les établissements, mais qu’il faudrait aussi proposer des activités à ces personnes. J’ai donc eu l’idée de créer mon association, ce qui m’a permis de me procurer le «tiralo» qui donne la possibilité aux personnes à mobilité réduite de prendre des bains de mer. Petit à petit je me suis dit que ce serait intéressant d’élargir les activités et j’ai fait des démarches pour établir un partenariat avec le club de plongée des Trois-Îlets et ainsi de suite.

Le tiralo

Quelles sont ces activités que vous avez mises en place ?

Dans un premier temps, parce que chaque type de handicap est différent, il est important de connaître les particularités de la personne pour lui offrir des activités qui lui sont adaptées. Il y a donc le «tiralo» pour le bain de mer, qui est une activité accessible à tous, la randonnée pédestre avec le Comité de la randonnée pédestre en Martinique, avec des joëlettes qui sont des fauteuils qui permettent aux personnes handicapées de parcourir des chemins plus difficiles d’accès, la voile, la croisière et la plongée avec des moniteurs agréés. La dernière activité qu’on a mis en place est la chute libre en tandem. Il y a vraiment une attractivité intéressante pour le public handicapé en Martinique.

Activité de plongée sous-marine

Les martiniquais en situation de handicap peuvent-ils bénéficier de vos services ?

Les gens handicapés de Martinique peuvent aussi avoir accès à ces services et activités. Par exemple, lorsqu’une association organise une activité sur la plage je peux leur apporter le tiralo. Il y a aussi des personnes qui prennent leurs vacances dans des hôtels d’ici, labellisés pour les handicapés, où ils ont accès à des sites aménagés tels que la piscine et la plage.

Pour les besoins connexes vous travaillez avec des partenaires ?

Pour les transports, il y a des partenaires qui proposent des locations de véhicule avec ou sans chauffeur. Il y a aussi des partenaires pour la location de matériel médical comme les lits médicalisés, les lèves personnes, les chaises de douche, etc. Pour ce qui est des soins médicaux, il y a possibilité de prendre contact avec les instances locales martiniquaises pour programmer directement des séances à partir de l’étranger.

Transport adapté

Vous avez dit recevoir des gens des États-Unis, êtes vous partenaire avec d’autres pays ?

Nous avons un bureau à New York avec le Comité Martiniquais du Tourisme et un bureau à Montréal. En 2014, je me suis rendu au premier sommet mondial «Destination pour tous» qui a eu lieu à Montréal où j’ai rencontré «Keroul» qui ont été séduit par la destination martiniquaise. Je reçois maintenant des Canadiens qui ont des besoins de soins. En octobre prochain aura lieu en Belgique le deuxième sommet mondial du tourisme.

Allez-vous participer à ce deuxième Sommet mondial «Destination pour tous» ?

J’ai été invité à être partenaire pour représenter la Martinique, intervenir lors d’une conférence et y tenir un kiosque. Le logo de l’association serait inclus dans le programme avec une description de celle-ci.

Il y aura 31 pays qui participeront à cet événement, c’est donc une opportunité unique pour la Martinique de faire partie de ce sommet pour parler de l’intérêt d’une destination européenne dans les Caraïbes incluant tous les volets médicaux, paramédicaux, locations et loisirs qui ont été mis en place.

Toutefois, pour participer à ce sommet, je dois avancer 3500 euros. Il y a des professionnels avec qui je travaille qui m’ont déjà fait don d’une partie du financement et je fais une campagne de financement sur une plate forme qui s’appelle Dalando.com . Il reste moins de deux semaines à l’inscription, mais je vais essayer d’obtenir tous les fonds nécessaires à ma participation.

(ndlr, pour le soutenir suivez ce lien)

Avez-vous des projets futurs pour l’association ?

Je suis actuellement en relation avec une personne qui aide les entreprises à s’installer dans un cadre d’Economie Sociale et Solidaire. Je vais donc essayer d’obtenir l’agrément tourisme, où tous les bénéfices seront réinvestis, se qui me permettrait d’agrandir la structure, d’acheter un véhicule adapté, etc.

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Propos recueillis par Mariska Desmarquis


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Courriel : martinique@handicaptourisme.net
Téléphone : 05 96 55 11 71

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