POINT FORT

À Nairobi, Macron prend de nouveaux engagements pour la planète

Lors du «One planet summit» organisé au Kenya, le président de la République a notamment annoncé ce jeudi une contribution supplémentaire de la France de 500 millions d’euros à l’alliance solaire internationale.

«On doit changer en profondeur notre modèle et remettre l’environnement au cœur de l’économie de marché. Il faut remettre la lutte contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité au cœur de chacun des investissements, des choix d’entreprise, des choix de nos pays et de nos villes (…) J’y prendrai toute ma part», a lancé Emmanuel Macron lors du «One planet summit». Après Paris et New York, c’est au Kenya, à Nairobi, siège du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’agence de l’ONU dédiée à l’environnement, que se tient la troisième édition de ce sommet. L’objectif du rendez-vous est de «rehausser les ambitions sur le climat, affirmer que la dynamique de Paris est en marche et souligner le rôle clé de l’Afrique dans la mise en œuvre de cet accord», confie-t-on à l’Élysée. Le «One planet Summit est un moyen d’organiser collectivement notre action (…) pour créer des coalition d’initiatives, d’actions, de transformations», a souligné Emmanuel Macron.

Lors de ce sommet, la communauté internationale s’est prioritairement mobilisée dans deux domaines, celui des énergies renouvelables, et notamment le solaire, et la lutte contre la déforestation. Ainsi, pour apporter la lumière dans tous les villages d’Afrique, Emmanuel Macron a défendu le modèle du Kenya où 75% de l’électricité est fourni par le renouvelable. A cette fin, le chef de l’État a annoncé une contribution supplémentaire de 500 millions d’euros à l’Alliance solaire internationale, portant son investissement dans cette coalition à 1,5 milliard d’euros d’ici 2022. L’initiative a été lancée par la France et l’Inde lors de la conférence de Paris pour le climat en décembre 2015. L’Alliance solaire vise à réduire massivement les coûts de l’énergie solaire pour en faciliter le déploiement dans les 121 pays à fort ensoleillement.

Pour l’heure, 850 millions d’euros ont déjà été investis par la France pour financer 34 projets dans 23 pays membres de l’alliance. «Bien que l’Afrique ne soit responsable que d’une très faible partie des émissions de gaz à effet de serre, le continent est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique», souligne-t-on à l’Élysée. «Le continent est moteur, notamment sur le développement des énergies renouvelables et la préservation de la biodiversité», ajoute-t-on au ministère de la Transition écologique.


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Appel à la mobilisation pour lutter contre la déforestation

Le président a également enjoint d’agir pour préserver la biodiversité. Outre un soutien à l’appel à la mobilisation pour lutter contre la déforestation lancé par les présidents du Kenya, du Congo et de Madagascar, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une «facilité pour la biodiversité» d’un montant de 10 millions d’euros. «Nous avons à bâtir des solutions concrètes pour recréer de la forêt», a indiqué Emmanuel Macron. Le locataire de l’Elysée a également salué les engagements des grands bailleurs internationaux et des sociétés qui se mobilisent pour bâtir des initiatives en la matière avec des partenaires locaux. «Notre responsabilité collective, c’est de les mettre en valeur et de leur permettre d’accélèrer», défend Emmanuel Macron.

Depuis le pays de Wangari Maathai, première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2004 pour «sa contribution en faveur du développement durable», l’Agence française de développement (AFD) annonce également une nouvelle ligne de crédit de 120 millions d’euros, dédiée à 100% à des initiatives visant à préserver la planète.

Des membres du One Planet Lab participent également au sommet. Ce groupe de réflexion composé de 30 personnalités influentes, comme Emmanuel Faber, Joseph Stiglitz ou Ellen MacArthur, est chargé d’identifier et défendre des objectifs clairs et accessibles pour préserver la planète.

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Ces engagements sont annoncés au moment même où les quatre ONG qui accusent l’État français d’inaction climatique ont déposé un recours devant le tribunal administratif et la veille d’une marche mondiale pour le climat, à l’initiative du mouvement international Youth for Climate. «La jeunesse a raison de s’impatienter, nous n’avons que trop tardé», a répondu Emmanuel Macron. «La seule réponse que nous devons apporter à notre jeunesse, ce ne sont pas des mots, mais des actions et c’est ce que nous sommes en train de faire collectivement ici, nous sommes en train de construire un nouveau modèle», a lancé Emmanuel Macron depuis la tribune du One summit planet.

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Par  Mathilde Golla 

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