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Un crowfunding pour l’éco-lieu de TIVOLI!

L’association Ypiranga Martinique fait partie de ces collectifs de citoyens qui n’attendent pas que le monde change…Ils œuvrent à son changement vers une société plus juste socialement, plus équitable et plus respectueuse du vivant dans la mouvance d’une économie sociale et solidaire.

Sous la houlette de Teo Angoleiro, infatigable artisan de la cause environnementale et humaniste, Ypiranga est à l’origine du Jardin urbain expérimental et partagé de Trénelle Citron qui distribue gratuitement des cagettes de légumes issus de sa production biologique, aux plus démunis. Ses membres et salariés animent aussi un jardin au sein de la prison de Ducos et viennent en aide et en conseil à différents jardins collectifs nourriciers.

Dernièrement, ils sont à l’origine de la création de l’éco-lieu de Tivoli qui préconise “une approche sensible de l’environnement”.

“Ce lieu  veut être un modèle en termes d’autosuffisance, d’échange de savoirs et d’abondance et cela grâce à plusieurs outils inaugurés ou en cours de construction:

  • une plantothèque école médicinale d’urgence -inaugurée en Novembre 2019-

  • une matériauthèque

  • une zone de compostage de proximité

  • une ferme pédagogique

  • un système d’aquaponie / serre de production

  • un parcours sensoriel pour une éducation artistique et de la sensibilisation à l’environnement

Seulement voilà, malgré la formidable énergie qui anime cette équipe, le bénévolat qui les soutient, la récupération de matériaux et quelques subsides publics, les actions urgentes pour la population martiniquaise qu’ils sont en train de mener, se heurtent au manque de moyens financiers. La mise en oeuvre du parcours sensoriel de l’éco-lieu de Tivoli, ne pourra pas aboutir sans un coup de pouce de la population, d’où la mise en ligne d’un crowfunding qui permet à chacun de les aider à la mesure de ses moyens.

Si vous voulez participer à cette oeuvre exemplaire et d’ampleur inédite en Martinique, vous pouvez contribuer ici!  

Vous trouverez sur ce site de plus amples détails sur ce projet…

Albert Einstein avait déjà mis l’humanité sur la voie en disant ” Regarde profondément dans la Nature, et alors tu comprendras mieux toutes les choses”

Nous avons discuté avec Téo Angoleiro à propos des motivations du collectif: 

Martinique 2030: Parle-nous de l’éco-lieu de Tivoli et de ce projet de parcours sensoriel

Teo Angoleiro: Cet éco-lieu est certainement la plus grande expérience de ce type sur notre territoire. C’est un lieu de vie qui pourrait être complètement autonome avec des techniques d’agronomie comme l’aquaponie qui fournit des plantes, des légumes, des boutures, du poisson. On veut y aménager  un espace où les gens pourront passer du temps sur place avec des activités sur tout un week end… Si on veut changer notre mode de vie il faut un lieu de transition où apprendre, une période d’immersion pendant laquelle on apprend à faire son savon, on fait des ateliers pour construire, on cultive les sols… il faut faire toucher aux gens une partie de leur humanité qu’on laisse mourir dans notre société. On va vers une autonomie totale, on a déjà la plantothèque et la connaissance pour informer sur les plantes médicinales. Tout cela nous permet aussi de développer la culture du risque chez les gens, on peut avoir des catastrophes après lesquelles  il faut pouvoir survivre!

Dans le parcours sensoriel,on veut faire passer la notion de ressenti aux gens, on veut un endroit pour que les gens se ressourcent, touchent, entendent…au lieu de mobiliser leur esprit sur les smartphones. Il y aura un premier parcours de 70 mètres et chaque année il s’agrandira avec différentes thématiques, le parcours évoluera.  Il y aura une première partie dédiée aux plantes et aux petits animaux de la forêt et de la rivière. On va parler des champignons, des fourmis pour que les gens comprennent le contexte de leur environnement…Car si ça continue comme ça dans un demi siècle ce sera fini pour l’humanité!

Martinique 2030: Pourquoi le lancement de cette campagne de dons pour équiper le parcours sensoriel de l’éco-lieu de Tivoli?

Teo Angoleiro: Nous avons toujours besoin d’aide et de dons matériels. A Tivoli, par exemple,  il y a beaucoup de bambous qu’il faut retirer des berges de la rivière pour pouvoir planter ensuite des plantes endémiques qui peuvent attirer la vie.  La location d’un engin pour arracher les bambous représente environ 2500€ puis, il faudra louer un broyeur pour les déchets verts, et enfin nous pourrons mettre des canards et des poules pour éviter la repousse (ils mangent les jeunes pousses de bambou). On est ouvert à toutes les idées sauf les produits chimiques. On en met déjà trop, partout sur la terre.

M2030: Avez-vous des soutiens publics pour vous aider dans ces initiatives qui profitent à tout un chacun?

TA: Nous sommes lauréat d’un appel à projet d’économie circulaire lancé par l’ADEME. Nous avons signé une convention et l’ADEME nous donne 37000€ pour 18 mois, la CTM participe aussi à hauteur de 25000€. Ces deux aides cumulées représentent 19% du coût du projet. Il n’y a pas d’autre financement sur l’éco-lieu… On s’est lancé quand même, même si on n’a pas les moyens, parce qu’il y a un bon écho au niveau national sur ce type d’initiative, c’est à dire créer des tiers lieux,  éco-lieux dans un même espace, mais au niveau régional il n’y a pas la même perception. Actuellement, la participation de l’ADEME ne paye que deux postes par an…Nous sommes six à 35h et trois à 20h par semaine, et nous avons beaucoup de trop de travail avec trop de travail administratif en plus! Chaque semaine nous livrons vingt huit bénéficiaires avec la boutique solidaire… Nous avons aussi un jardin à la prison de Ducos, nos paniers de légumes sont donnés à un public à mobilité réduite à très faible revenu, ce sont tous des habitants de quartiers prioritaires. Nous avons trois lieux à gérer, et nous accompagnons d’autres jardins solidaires, comme le jardin des petites tables, une association qui s’occupe d’adultes en situation de handicap. On fait aussi de la formation en aquaponie mais l’Etat dit que c’est illégal parce que nous ne sommes pas centre de formation, alors il va falloir faire des démarches.

M2030: En fait le système administratif n’est peut-être pas prêt pour une transition vers une société plus solidaire?

TA: Non, le système pousse à consommer du neuf. Par exemple, un gars m’a promis une cuve métallique de 15000 litres  pour stocker l’eau. Il me la vend beaucoup moins cher que du neuf dans le commerce, c’est du recyclage, mais j’ai du mal à justifier le matériel d’occasion dans la comptabilité! Alors comment faire du recyclage? A  l’heure actuelle, on récupère des gens éloignés du travail et on n’est pas rémunéré pour ça, il va falloir mettre en place un chantier d’insertion, alors que pour l’instant on fait ce travail d’insertion de façon informelle et gratuite… Il y a une incohérence du système qui ne permet pas ce fonctionnement!

M2030: Il faut beaucoup d’énergie pour entreprendre encore de nouveaux projets comme vous le faites !

TA: Oui, on va se donner un délai jusqu’à l’année prochaine. Parce que ce rôle d’aspirateur et de moteur que nous avons dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, ne peut pas continuer sans une réponse des instances au niveau régional! On y passe trop de temps, trop d’énergie, on se fatigue, je travaille tous les jours depuis début janvier…Sans autre aide, nous serons obligés d’arrêter!

Nathalie Laulé

CREATION DU PARCOURS SENSORIEL

Objectifs du projet :

Cette manifestation s’inscrit dans une stratégie de développement touristique et culturel et vise à :

  • Revaloriser cette zone à cheval entre les quartiers Godissard, Floreal et De Briant par l’implantation de ce parcours inspirant
  • Prévenir la délinquance en proposant aux jeunes des quartiers environnant (QPV) une mission de VSC : avoir une expérience d’accueil du public, de médiation culturelle et sociale, de développer des savoirs faire et des savoirs être indispensables à l’insertion socio-professionnelle
  • Animer le territoire en proposant des activités culturelles et sportives saines aux jeunes du quartier
  • Recréer du lien social en apportant une mixité intergénérationnelle, culturelle et sociale
  • Développer une nouvelle offre de tourisme vert
  • Créer une nouvelle offre culturelle de proximité et de sensibilisation à l’environnement
  • Participer à Education artistique et culturelle, Nous nous basons sur https://www.culture.gouv.fr/Regions/Dac-Martinique/Disciplines-et-secteurs/Education-artistique-et-culturelle

 

 

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