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Transition énergétique, réduction de déchets et rentabilité : le PARI de l’ADEME

L’ADEME* Martinique a récemment présenté l’opération « TPE et PME* gagnantes sur tous les coûts ! », un dispositif dont l’objectif est d’inciter un certain nombre d’entreprises à s’inscrire dans une démarche de transition énergétique et réduction de déchets ; ceci dans le but de réaliser – également – des économies financières. Explications.

En 2016, 49 « entreprises témoins » (« nationales »)  – de 20 à 250 salariés, et de secteurs d’activités différents – se sont engagées à réaliser, durant un an, certains types d’économies et de réductions, comme l’a indiqué Jean-François Mauro, le directeur de l’ADEME Martinique.

Nous avons travaillé sur des économies d’énergie, de matières – notamment de matières premières –, ainsi que sur la réduction de production de déchets, et leur valorisation…,

…précisa le dirigeant, « concernant ces 49 entreprises, si on extrapole les économies qui ont été générées sur un an, ce sont environ 3 millions d’euros qui ont été économisés. Le potentiel d’économies est donc très important. Et d’un point de vue environnemental, cela a représenté à peu près 9000 tonnes de CO2 évitées par an, et 13.500 tonnes de matières économisées. A l’échelle d’une entreprise, l’économie est de 180 euros par an et par salarié, dans à peu près 80 % des entreprises – et pour 60% des entreprises, cette économie est de 300 euros par an et par salarié –, une entreprise de 20 salariés fera entre 3500 et 5000 euros d’économies, par des actions relativement simples, et parfois sans investissement. » Et Jean-François Mauro d’en venir à cette nouvelle opération : « TPE et PME gagnantes sur tous les coûts ! ».

Jean-François Mauro, Directeur de l’ADEME Martinique, et Benoit Lacroix, ingénieur à l’ADEME Martinique (MI)

« Il s’agit d’un accompagnement, pour identifier et mettre en œuvre des actions permettant de faire des économies dans les établissements de moins de 250 salariés, dans les secteurs de l’industrie, de la distribution, la restauration, l’artisanat », détailla Jean-François Mauro, « et dont l’activité principale nécessite de transformer de la matière, génère des déchets et consomme de l’énergie. » Ainsi, pour les entreprises de 20 à 250 salariés, l’ADEME Martinique mandatera un bureau d’études – Green Technologie – qui réalisera un pré-diagnostic au sein des structures, c’est à dire qui analysera les consommations d’eau et d’énergie, qui observera les coûts, notamment en termes de gestion des déchets, ainsi que les process en termes de consommation et de pertes de matières. Puis, un plan d’actions – technique et financier – sera défini par ce bureau d’études. « On pourra définir une certaine rentabilité aux actions qui seront proposées », ajouta le directeur régional, « l’entreprise entrera ensuite dans la phase de mise en place du plan d’actions. Et la dernière étape sera celle de l’évaluation. » Un accompagnement qui durera une année. « Et au bout d’un an, les principales économies doivent être générées par les entreprises », souligna Jean-François Mauro. Avant d’en venir aux « coûts ».

Henri Salomon et Marinette Torpille (MI)

« L’opération est bâtie sur un modèle économique novateur, puisque les entreprises s’inscrivent sur le site internet* et n’ont aucune démarche à faire », débuta le dirigeant, « soit le bureau d’études, soit les chargés de mission des chambres consulaires (CCIM, Chambre des Métiers et de l’Artisanat, ndr) se rapprocheront des entreprises pour faire les démarches de pré-diagnostic, de mise en place du plan d’actions et d’accompagnement. C’est novateur, car les entreprises n’ont pas de dossier de demande d’aides à constituer ; il n’y a aucune démarche administrative, hormis s’inscrire sur le site internet. » Un caractère novateur qui n’exclut pas le « remboursement » d’une partie des coûts supportés financièrement par l’Agence. Ceci dans certains cadres, et selon des conditions précises. « L’objectif est que, si il y a une rentabilité relativement importante, l’ADEME puisse se rembourser en partie sur le coût du diagnostic qui sera réalisé par le bureau d’études », expliqua Jean-François Mauro, « pour les entreprises de 20 à 49 salariés, si il y a 6000 euros d’économisés par an dans l’entreprise, un forfait de 3000 euros sera payé par l’entreprise à l’ADEME. Pour les entreprises de 50 à 99 salariés, si les économies générées par le plan d’actions sont supérieures à 12.000 euros, le forfait payé à l’ADEME sera de 6000 euros . Enfin pour les entreprises de 100 à 250 salariés, si les économies générées sont de 18.000 euros, le forfait sera de 9000 euros. L’ADEME ne se rembourserait donc qu’à hauteur de 50% des économies qui seront générées dans les entreprises. » Gageons que le contenu de ce dispositif saura séduire le plus d’acteurs économiques possible.

Mike Irasque

*ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

*TPE : Très Petite Entreprise     PME : Petite et Moyenne Entreprise

www.martinique.ademe.fr      *www.gagnantessurtouslescouts.fr


Green Technologie : un outil révélateur de rentabilité

Michel Juston, directeur développement de Green Technologie (MI)

« Green Technologie est un opérateur de transition énergétique et développement durable, qui a été créé en 2013 en Martinique, et qui aujourd’hui a une agence en Martinique, en Guadeloupe, et des projets pour la Guyane », décrit Michel Juston, le directeur du développement de la structure. Et de poursuivre : « A une certaine époque, le développement durable était un poids, une obligation pour les entreprises ; maintenant c’est une rentabilité économique pour les structures. Aujourd’hui Green Technologie compte 11 ingénieurs – martiniquais pour la plupart – répartis aux Antilles et en Guyane. Certains d’entre eux sont de jeunes ingénieurs, d’autres sont plus expérimentés : plus de 10 ans de carrière dans l’industrie lourde, et dans le monde entier. Notre objectif est donc de ramener cette valeur dans les territoires, et de développer. Quelle sera votre implication dans l’opération portée par l’ADEME Martinique ? « Notre objectif sera de mettre en œuvre la méthodologie nationale, de la calquer sur notre connaissance du tissu économique et de la faisabilité, puis de ”sortir” des actions précises, opérationnelles, concrètes – et rentables – avec le chef d’entreprise. Notre volonté forte est de permettre aux entreprises de prendre conscience du poids financier de l’eau, des déchets et de l’énergie, et de leur dire de transformer tout cela en opportunité(s) : réduisons, optimisons, et qu’allons-nous mettre en œuvre afin de rentabiliser ces actions ? Aujourd’hui la transition écologique est à la fois rentable et vertueuse pour le territoire. Au début on nous écoutait ; maintenant les entreprises passent à l’action (sourire). Nous avons multiplié notre activité par 3, juste parce que les résultats des actions que nous menons sont concrets. » (MI)

 

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