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Le plan national sargasses

Au terme d’une journée sur le terrain au contact de la population, des acteurs économiques et politiques, les ministres de la transition écologique et des Outre Mers ont annoncé les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le fléau sargasses.

Annick Girardin qui a reconnu en préambule de son discours « un certain retard à l’allumage » concernant la lutte anti-sargasses sur le terrain, a parlé de l’implication du gouvernement  dans la mise en œuvre d’un plan auquel six ministères participent, dont la santé, la recherche, l’intérieur… « C’est un plan national que nous venons annoncer pour aller au-delà de l’urgence et s’installer dans la durée. Nous avons nommé un préfet coordinateur, pour travailler au plan local et national. » La ministre a annoncé 3 millions supplémentaires à ce qui avait été déjà débloqué dans l’urgence, ensuite 5 millions d’euros pour l’achat de matériel innovant, le renforcement des prévisions et le développement des capteurs de H2O sur le terrain. « L’important n’est pas d’aligner les chiffres mais d’être opérationnel et de travailler tous ensemble dans la durée » a-t-elle dit.

Concernant les aspects sanitaires, Brigitte Girardin a reconnu qu’à l’heure actuelle on ne connaît pas encore les impacts d’une exposition chronique au gaz H2O mais elle a insisté sur la volonté de transparence du gouvernement à ce sujet. La ministre a parlé de la coopération régionale en insistant sur le rôle moteur des Antilles françaises dans la grande région « Je suis persuadée que les territoires d’Outre-Mer sont des territoires d’excellence dans notre bassin maritime. Je suis ravie qu’il y ait cette conférence de coopération régionale en octobre, on ira plus loin avec une conférence internationale ».

Pas d’état de catastrophe naturelle mais des aides sur mesure

La ministre a enfin abordé le soutien aux acteurs économiques du tourisme, de la pêche, du commerce, qui ont été impactés par cette crise alors qu’ils avaient déjà souffert de la dernière saison cyclonique. « Nous allons utiliser tous les outils de droit commun bien sûr, c’est important qu’on puisse vous aider dans les délais de paiement du RSI et le recouvrement des charges sociales mais peut-être aller au-delà dans l’accompagnement qui sera nécessaire au cas par cas ». Et apparemment, c’est la CCIM qui se charge de recenser les problèmes des acteurs économiques.

Madame Girardin a enfin remercié tous les travailleurs sur le terrain qui combattent les sargasses avec une mention spéciale pour le RSMA.

Nicolas Hulot envisage un combat à long terme sans garantie de succès et qui nécessite une mobilisation internationale

« Le sens de notre déplacement est, si besoin était, de démontrer la solidarité de l’Etat dans la crise que traversent les Antilles françaises avec les sargasses…L’Etat n’a qu’un cœur qui vibre autant aux souffrances et aux détresses en métropole que sur les territoires d’Outre-Mer ». a déclaré le ministre en préambule. Il a ensuite parlé de travail dans la durée devant l’ampleur du phénomène et il a insisté sur la nécessité de travailler en coopération, en mutualisant les moyens sur tous les plans et à tous les niveaux, particulièrement au niveau international.

« Ce phénomène génère un sentiment d’inquiétude légitime et puis un autre sentiment plus terrible, celui de lassitude avec la sensation de ce que l’on fait un jour, la nature le défait le lendemain. Evidemment, il ne faut pas céder. » a-t-il dit,  pour annoncer ensuite que la réactivité sera dorénavant immédiate en espérant limiter  les impacts sanitaires, économiques et écologiques. « Il est temps d’adopter une stratégie pour anticiper le phénomène. L’objectif est de ramasser les algues en 48h dans les zones habitées. » Et pour parvenir à cet objectif « qui doit tous nous réunir », le ministre préconise un changement de gouvernance, de coordination, dans laquelle « l’Etat assumera sa part de responsabilité » a-t-il dit.

« Nous avons entendu la détresse, l’inquiétude et la colère salutaire et nécessaire de celles et ceux qui vivent au quotidien la cohabitation avec ces algues, que nous avons vécu brièvement mais qui nous a semblé difficilement supportable. »

Le ministre a voulu assurer la population de la prise en compte des dégâts et de la réponse qui serait donné à ce fléau. Prochaine étape importante dans la crise sargasse, la réunion de coopération internationale qui devrait avoir lieu en octobre pour rechercher les causes du phénomène et mutualiser la lutte.

Nathalie Laulé

 

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