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Mobilisation citoyenne face aux sargasses…

Alors que l’algue brune continue d’arriver en masse sur nos côtes, avec un pic effrayant ce dernier week end, les riverains de certains quartiers prennent les choses en main. C’est le cas de Frégate Est 2, l’un des quartiers les plus impactés du François où les riverains ont financé et installé un filet qui bloque l’entrée des sargasses dans leur baie…

 

La construction du filet a été lancée à l’initiative de Gérard THOMAS, l’animateur du Collectif Anti-sargasses de Frégate Est-2 en accord avec les riverains qui l’ont financé sans aide de l’Etat ni de la commune…Le filet qui est déjà opérationnel est en cours d’ajustement et de réglage. Il a été réalisé et posé par Alexis de Jaham, un marin pêcheur du François en accord avec les autorités maritimes et la sous-préfecture du Marin.

Alors que les opérations de nettoyage des algues « historiques » stockées là depuis des années au fil des arrivages, se poursuivent, la hantise des riverains était de voir de nouveaux échouages anéantir le travail réalisé. C’est la raison pour laquelle ils ont pris rapidement les choses en main pour installer ce filet. Et ça marche pour l’instant (voir photo), les nouveaux arrivages d’algues restent en dehors de la baie.

L’animateur de ce collectif anti-sargasses a demandé au conseiller santé et environnement de Nicolas Hulot, lors de sa récente visite, d’obtenir du gouvernement,  la défiscalisation des investissements réalisés par les particuliers qui se substituent ainsi aux pouvoirs publics, sous forme de réductions d’impôts. Le député Serge Letchimy a assuré le collectif de son soutien, il devrait appuyer cette demande.

C’est la lutte citoyenne seulement qui peut faire face

Le maire du François, Joseph Loza, rencontré lors de la visite du Ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot félicite cette initiative, d’autant que les riverains de ce quartier l’alertent depuis des mois sans répit : « Actuellement à Frégate Est 2 il y a des engins qui travaillent dès 6h du matin mais les citoyens de la zone s’y mettent aussi. Cette lutte contre les sargasses ne sera pas gagnée par l’administration, ni les collectivités sans le concours de la population. Ceux qui souffrent énormément des sargasses sont prêts à participer à la lutte contre le fléau. Je pense que c‘est la bonne voie. Je répète que c’est une lutte très difficile surtout au François car nous avons 37 km de côtes avec des zones très peuplées. C’est la lutte citoyenne seulement qui peut faire face. », nous a-t-il assuré.

Tandis que les choses prennent un tour plus optimiste à Frégate Est 2 grâce à la mobilisation citoyenne, certains quartiers restent sinistrés avec des populations confinées à l’intérieur de leurs maisons et soumises à des taux très élevés de H2S.

C’est le cas du quartier Dostaly dans la baie du Simon, inaccessible aux engins de ramassage.   Il y a là des personnes âgées et des familles qui n’ont pas les moyens de déménager, cependant l’évacuation ne semble pas à l’ordre du jour pour le maire qui tente de rassurer les habitants : « Il faut absolument empêcher les algues d’arriver à la côte, comme nous l’avons déjà dit. Lorsque nous pourrons les empêcher nous n’aurons plus ce problème de décomposition des algues. C’est ce que nous avons demandé à l’Etat, d’aider les communes à empêcher les échouages. J’étais près de l’école de Dostaly avec la sous-préfète et le Préfet, il y aura un chantier de ramassage. Mon directeur de cabinet est allé rencontrer les gens qui vivent au bord de mer, dans cette zone où il est difficile d’intervenir puisque les maisons sont accolées et où il n’y a pas de route de bord de mer. Je ne fais pas de distinction entre les habitants du François, il y en a qui sont plus impactés que d’autres, il y en a très impactés qui ne font aucun bruit et qu’il ne faut pas oublier, je le sais. »

Quant aux professionnels de la mer particulièrement en souffrance sur la côte franciscaine, Joseph Loza, lui-même fils de pêcheur, assure qu’il les soutiendra. Les ministres ont également annoncé que des aides seraient débloquées au cas par cas, sans « effet d’aubaine », les professionnels devront faire la preuve de leurs pertes !

Nathalie Laulé

 

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